Un pilote, qu’est-ce que c’est ?

C’est un équipier supplémentaire qui tient la barre du navire quand on manoeuvre, bricole, dort, joue, lit, cuisine, ou qu’on ramène le plus gros poisson de la mer au bout de la ligne ! Sur Lolito, c’est lui qui tient la barre près de 90 %  du temps, c’est pourquoi il faut vraiment qu’il assure. Pour l’instant il n’a pas de petit nom, mais ça ne devrait pas tarder !

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Interface sur pilote NKE. On modifie le cap en appuyant sur les touche 1 ou 10 (degres) rouge ou verte (bâbord/tribord)

À quoi ça ressemble ?
C’est un ensemble composé d’un vérin, d’un calculateur, d’un écran, d’un compas et qui potentiellement relié à d’autres capteurs (GPS, girouette, loch, gyrocompas, etc.).

Est-ce utile ?
Ce n’est pas indispensable pour naviguer un après-midi, par beau-temps… Mais dès que la navigation s’éternise et que le temps fraichit, il se rend indispensable. Qui a navigué un jour avec un pilote naviguera toujours avec un pilote. En tout cas, il en prend le risque tant cela est confortable pour manoeuvrer, lire un magazine ou prendre l’apéritif.

Comment ça marche ?
Selon les modèles, le plaisancier indique via l’interface au calculateur un cap à conserver (mode compas), une route à suivre (mode GPS), un angle de vent à respecter (mode vent apparent ou vent réel). Le calculateur ordonne alors à une unité de puissance (un vérin électrique ou hydraulique) reliée au safran d’incliner la route du voilier de X degrés sur bâbord ou tribord.

Peut-on le mettre en route dans toutes les conditions météo ?
Non. Plus il sera basique, petit – donc peu puissant – moins il s’en sortira. Plus les conditions climatiques seront dures, plus il devra être sophistiqué.

Quand ne doit-on absolument pas l’utiliser ?
Au portant sur les unités rapide, s’il n’est pas couplé à un gyrocompas. Un appareil complexe qui prend en compte dans ses calculs le lacet du voilier : ses zigzags !

Qu’est-ce qu’un bon pilote ?
C’est un pilote qui – comme l’homme – va pouvoir réagir rapidement en fonction des conditions de mer, de vent et du comportement du voilier. Il doit donc être interconnecté à la girouette pour connaître l’état du vent (apparent/réel), à un GPS pour connaître la vitesse fond, au loch pour connaître la vitesse surface et à gyrocompas pour connaître le lacet du voilier. Avec toutes ces informations, le calculateur pourra trouver – comme le cerveau humain – la meilleure réponse à apporter sur la barre.

Le pilote fait-il aussi des écarts de route, comme un homme ?
Oui. Cela dépend du temps de réaction du compas aux informations qui lui sont transmises par les capteurs. Mais ces écarts doivent être acceptables. Au-delà de 5 à 6°, l’écart de route trop important montre que le pilote atteint ses limites (manque de puissance, manque de réactivité). À parti de 10° il met en danger le voilier qui risque un départ au tas. C’est-à-dire se coucher sur l’eau s’il y a trop de vent.

Un pilote barre-t-il mieux qu’un homme ?
Tout dépend du type de pilote et de l’état de la mer. Un pilote basique dans des conditions de mer difficile barrera comme un plaisancier débutant en donnant de forts coups de barre. Un bon pilote barrera mieux qu’un bon skipper, mais même le plus réactif et le plus puissant des pilotes ne pourra pas anticiper (une vague, une risée, etc.) comme un homme. En revanche sur la distance, il n’aura jamais de perte de vigilance.

Comment « vérifier » qu’il marche bien ? 
Un pilote ne doit pas faire d’écart de route significatif. Si c’est le cas il se met en dangers (usure prématurée), il met en dangers l’équipage (départ au tas).

Ça consomme beaucoup d’énergie ?
Énormément. Compter 1 à 2 ampères pour un petit pilote de 40Watt, 3 à 4 AMP/heure pour un pilot hydraulique de 100 Watts. Plus on navigue sous pilote, plus les conditions de mer seront difficiles, plus il faudra faire tourner le moteur pour recharger ses batteries.

Y a-t-il plusieurs types d’appareils ?
Il y a ceux tout-en-un qui s’installent à l’extérieur directement sur la barre franche ou la barre à roue. Basique et peu puissant, ils s’adressent aux croiseurs côtiers de moins de 12 m qui naviguent par beau temps/belle mer.
Il y a ceux qui s’installent dans le voilier près des secteurs de barre. Généralement plus puissant, associés à un vérin électrique ou hydraulique, reliés aux différents capteurs du bord ils sont plus robustes, plus adaptés à la navigation hauturière.

Qu’est-ce qui les différencie ?
Les modes disponibles (compas/GPS/vent), la puissance de l’unité de production et la nature de l’unité de puissance : électrique ou hydraulique. De ce choix, va notamment déprendre les sensations de barre lorsque le pilote est inactif ! Une unité de puissance électrique débrayée offre peu de résistance alors qu’avec un vérin hydraulique il y aura toujours un liquide à pousser et donc une résistance dans la barre. Le toucher de barre est donc modifié, différent.

Pour choisir son pilote, que doit-on retenir comme critères ?
Son programme de navigation. Saisonnier et côtier, un pilote d’appoint avec un mode compas ou GPS suffit. Tout temps et hauturier, un pilot puissant disposant d’un mode vent voir d’un gyrocompas pour pouvoir l’utiliser au portant dans une mer formée.

Quelle est la première chose à faire quand on installe son pilote à bord ?
Vérifier sa capacité à recharger ses batteries en faisant un bilan électrique (rapport consommation/production).

Quelle est sa durée de vie ? (quand et comment le réviser)
La partie électronique (calculateur/interface) a une durée de vie limitée, mais difficilement calculable. L’unité de puissance électrique va, elle aussi s’user plus ou moins vite en fonction de la fréquence et des conditions d’utilisation. À l’inverse, une unité de puissance hydraulique a une durée de vie illimitée sous réserve de la réviser régulièrement en suivant les conseils du fabricant.

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